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▪ Biographie

Sans doute apparenté aux évêques Raoul et Jean de Chevry et au grand prieur de France, il est moine et procureur de l’abbaye dès 1231, puis prieur de Saint-Éloi-en-la-Cité. C’est en 1256 qu’il est désigné abbé de Saint-Pierre-des-Fossés par arbitrage des légats du pape à la suite de l’éviction de son prédécesseur. Il rétablit la situation financière de l’abbaye et la réforme de fond en comble. On lui doit la reconstruction du sanctuaire abbatial, orné d’un jubé sculpté et de fresques à la gloire de saint Louis, de vitraux et d’un pavage vernissé multicolores, et le développement du pèlerinage à saint Maur. C’est sous son abbatiat, pour lequel on dispose d’une documentation exceptionnelle (deux cartulaires, un polyptyque, un recueil des cas de justice, des statuts, des missels, des recueils de sermons, une Vie de saint Maur), que l’abbaye prend le nom de Saint-Maur-des-Fossés. Il reçoit en son manoir abbatial, au bord de la Marne, saint Louis et Henri III d’Angleterre. Ami du pape Martin IV, qui témoigne de la ferveur qui régnait alors à l’abbaye, il est couvert de privilèges et autorisé à porter la mitre, à l’imitation des évêques. Son tombeau, détruit en 1750, se trouvait sous le grand platane du parc de l’abbaye, tandis qu’il ne subsiste, de l’abbatiale, qu’un pilier.

Pierre GILLON

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▪ Bibliographie

  • A. Terroine, Un abbé de Saint-Maur au XIIIe siècle : Pierre de Chevry (1256-1285), Paris, 1968, 238 p. ;
  • P. Gillon, « Le pavement du XIIIe siècle du collatéral nord du chœur de l’abbatiale de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) », dans Terres cuites architecturales médiévales et modernes en Ile-de-France et dans les régions voisines, Publications du CRAHM, Caen, 2009, p. 101-120.