RECHERCHE

▪ Biographie

C’est un jeune moine romain devenu, dans la première moitié du VIe siècle, l’assistant de saint Benoît au monastère de Subiaco, non loin de Rome. Le pape Grégoire le Grand, dans ses Dialogues écrits en 593, rapporte quatre miracles où il intervient auprès du maître. On ne sait rien de plus. Trois siècles plus tard, en 845, au monastère de Glanfeuil en Anjou, qui prendra le nom de Saint-Maur-sur-Loire, on exhume un corps qu’on dit être celui du disciple de saint Benoît. Les moines diffusent alors l’histoire suivante : Maur aurait été chargé par son maître d’apporter et de diffuser en Gaule la règle bénédictine. Il serait mort à Glanfeuil. Si la critique moderne a mis en doute puis détruit cette légende, celle-ci a constitué l’histoire officielle de l’introduction de la règle de saint Benoît durant près de mille ans, et la possession des reliques de saint Maur a revêtu une importance considérable. Avec les invasions normandes, ses reliques sont, sur l’ordre de Charles le Chauve, apportées le 13 novembre 868 à l’abbaye des Fossés, sur les bords de la Marne, où elles resteront jusqu’en 1750 et où l’abbé Eudes de Glanfeuil donne la touche finale à l’histoire de la Vie de saint Maur. Les reliques de saint Maur ont été l’objet pendant huit siècles de l’un des plus populaires pèlerinages d’Île-de-France. C’est sous la pression des pèlerins que l’abbaye a adopté le nom de Saint-Maur-des-Fossés vers la fin du XIIIe siècle. Ce nom est devenu à la Révolution celui de la commune.

Pierre GILLON

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▪ Bibliographie

  • P. Gillon (dir.), Saint-Maur, disciple de saint Benoît, culte et pèlerinage à Saint-Maur-des-Fossés (à paraître).