RECHERCHE

▪ Biographie

Né à Belleville où son père est négociant en vins depuis 1829, il développe si bien l’affaire paternelle de 1844 à 1872 qu’il accumule une fortune évaluée à vingt millions de francs, dont un million de rentes. Peu avant 1887, il fait transformer, surélever et décorer par l’entrepreneur-architecte saint-maurien Charles Pâquet le « château » du futur lycée D’Arsonval, 65 rue du Pont-de-Créteil. La première demeure avait été construite vers 1835 par Thomas-Louis Cattaert, orfèvre et tailleur de cristal dont l’industrie est à l’origine du nom de la rue des Bijoutiers (aujourd’hui rue André Bollier). Le train de maison est considérable : cuisinière, femme et valet de chambre, trois jardiniers, cocher et valet de pied pour le superbe équipage à deux chevaux. Le monogramme JH (Jean Houdart) est présent tant sur le fronton que sur les décors intérieurs où sont développés de nombreux motifs viticoles. Son jardinier chef y crée une nouvelle variété de pêche, la belle de Saint-Maur, primée en 1896. Jean y décède à 85 ans, le 11 décembre 1904, laissant la vaste propriété et son parc remarquable à son fils Eugène HOUDART (1845-1912), qui a succédé à son père en 1872 et doublé en moins de dix ans le chiffre d’affaires de la Maison Houdart, dont il fait un établissement modèle de 6 000 m2, l'un des plus grands de France, assurant à lui seul près de 1 % de la consommation en vins de la région parisienne. Préoccupé par l’aspect social, il crée une caisse de retraite pour ses ouvriers. L’un des premiers, il met en application les découvertes de Pasteur sur la pasteurisation du vin et invente un œnobaromètre pour doser l’extrait sec des vins, qui reçoit une médaille d’or en 1878 et s’impose bientôt partout. Puis il crée le pasteurisateur Houdart, médaillé à son tour en 1889, qui sera utilisé dans les grands chais avant que la pratique indigeste de la sulfitation ne prenne le pas. Primées un peu partout en Europe, ses inventions lui valent la Légion d'Honneur en 1900. Il a habité le château Houdart à Saint-Maur à la suite de son père, sans doute dès 1900. Les héritiers Houdart ont conservé assez longtemps la propriété : en 1918, ils la louent à la Ville de Saint-Maur pour y installer l’École Primaire Supérieure de garçons et ne la vendront qu’en 1932.

Pierre GILLON

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▪ Bibliographie et sources

  • dossier Leonore LH/1310/57 ;
  • Journal de la Société nationale d'horticulture de France, t. IX, 1887, p. 98 et 686, et t. XVIII, 1896, p. 748 ;
  • Ch.-P. Paquet, « Souvenirs personnels... », Le Vieux Saint-Maur, n° 51, 1971, p. 152 ;
  • Promenades à Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Maur, 2001, p. 104.