RECHERCHE

▪ Biographie

Né à Paris le 25 mars 1806, bachelier en droit et lettres, il représente la banque Beaudin dans la société de Charbonnages Jolinet et Roinge. Son père Jean-Claude (1763-1837), d’origine savoyarde, est un agent de change « révolutionnaire et millionnaire » lié à la Compagnie des Indes, à la Banque de France et à la Compagnie d’assurances maritimes. En 1837, Jean-Charles recueille en succession son hôtel parisien, une grande partie du domaine de Polangis à Joinville-Le-Pont, racheté au maréchal Oudinot, et surtout les 159 hectares du Grand Parc de Saint-Maur, magnifique propriété acquise en 1831 lors de la vente aux enchères des biens du prince de Condé. Les Moynat y organisent de mémorables parties de chasse. Leurs invités sont de grands notables parisiens comme le président de la chambre des députés, le préfet de police, des conseillers d’État, etc. Moynat a été l’un des derniers grands propriétaires de la plaine de Saint-Maur, qui se livraient à la culture de betteraves et à l’élevage de moutons. Étant surtout industriel et banquier, il confiait l’exploitation de ses terres à un régisseur dont l’un d’eux, Ballaison, inventa une machine à vapeur, ancêtre du rouleau compresseur. Moynat a été maire de Saint-Maur-des-Fossés de 1845 à 1853. En 1846, la presse nationale fait ses choux gras du zèle du garde-champêtre que le maire mobilise le dimanche pour verbaliser les jeunes gens qui se baignent nus dans la Marne : leur vue offense Mme Moynat ! Son unique grande réalisation a été l’abaissement de la butte du vieux Saint-Maur de plus d’un mètre en 1848 pour dissuader la compagnie de voitures à chevaux de cesser de desservir le village. Il est mort en fonction le 31 août 1853 à Paris et sa veuve, mal conseillée, a vendu le Parc Saint-Maur pour une bouchée de pain, le 6 décembre 1853, à la Compagnie des Chemins de Fer de Strasbourg, future Compagnie des Chemins de Fer de l’Est. N’ayant besoin que de 22 hectares pour établir sa ligne, celle-ci convertit le reste en fructueux terrains à bâtir. Il ne reste rien de cette prestigieuse propriété — le « château Moynat », ancienne résidence du dernier prince de Condé, se trouvait au nord du carrefour du 8 mai 1945 — qui a laissé leur nom à deux rues, l’avenue de la Grange et l’avenue du Potager, où se trouvaient les bâtiments de service.

Pierre-Yves GRANDEMANGE et Pierre GILLON

~ ~ ~

▪ Bibliographie

~ ~ ~

▪ Sources

  • Sources : Archives municipales de Saint-Maur-des-Fossés, « Cahiers des personnalités locales »