RECHERCHE

▪ Biographie

Romancier et journaliste, auteur de nombreux ouvrages et collaborateur d’une douzaine de revues, Alphonse Karr est un original de grand talent qui défraye la chronique politique et littéraire de son temps. Né à Paris le 24 novembre 1808, il connait Saint-Maur dès 1819 : enfant il va avec son père et son frère pêcher au pont de Saint-Maur (Joinville). Après des études supérieures, il se consacre à l’enseignement. Peu après la révolution de 1830, il est nommé régent de 5e au collège Bourbon. Mais, après des difficultés avec son proviseur et le ministre Guizot, il quitte l’Université. Dès ce moment il songe à la carrière littéraire et, fin 1830, s’installe à Saint-Maur près du Port de Créteil où il écrit son premier roman, le plus connu, Sous les Tilleuls, publié en 1832 et qui lui vaut son entrée au Figaro. Puis il se fixe à Saint-Ouen. À 25 ans, Karr se marie et revient habiter Saint-Maur début 1834, à l’angle de la rue Chevreul et de la rue Mâchefer, où il écrit le plus triste de ses romans, Fa Dièze. Excellent nageur, il aurait sauvé plusieurs personnes de la noyade. Il dit avoir été l’un des inventeurs du canotage vers 1836 avec son ami Gatayes. C’est avec lui et Théophile Gautier qu’il fonde la première société d’aviron. Il s’amuse un jour à passer en canot sous la roue d’un moulin ! Mais son mariage mal assorti est un échec et, malgré la naissance d’une fille en septembre 1834 à Saint-Maur, les époux se séparent. C’est alors qu’il fait de fréquents voyages en Normandie et contribue à faire connaître Étretat, Honfleur et Sainte-Adresse où il se fait construire une villa. En 1839, il est nommé rédacteur en chef du Figaro. Le coup d’état de Napoléon III en 1851 l’oblige à se retirer à Nice où il développe sa seconde passion, l’horticulture, tout en continuant à écrire. En 1865 il s’établit à Saint-Raphaël qui devient le rendez-vous des hommes de lettres de l’époque. Il y meurt le 30 septembre 1890. Il a raconté ses souvenirs et aventures sur la Marne dans Dictionnaire du pêcheur, Le Livre de bord et plusieurs de ses romans : Vendredi soir, Agathe et Cécile, Roses noires et roses bleues, Sur la plage. Une avenue porte son nom à Saint-Maur dans le quartier Schaken, non loin de la maison où il vécut quelques années.

Pierre-Yves GRANDEMANGE et Pierre GILLON

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▪ Bibliographie

  • É. Galtier, « Alphonse Karr à Saint-Maur », Le Vieux Saint-Maur, n° 6, mars 1929, p. 1-7 ;
  • H. Pouvereau, « Canotage et tour de Marne », Le Vieux Saint-Maur, n° 40, 1960, p. 412-415 ;
  • C. Clavel, Saint-Maur, cité des sports. Regards sur trois siècles de sport saint-maurien, Saint-Maur, 2014, p. 19 et 36 ;
  • Historia, Le Havre, juin 2013 ;
  • Ch.-A. Klein, La vie multiple d’Alphonse Karr, Chailles, 1990.