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▪ Biographie

Fils d’un glorieux colonel de la Grande Armée d’origine crétoise, Denis Bourbaki (1787-1827) — qui a fini sa carrière décapité par les Turcs lors de la guerre d’indépendance grecque —, Charles-Denis est né à Pau et a eu pour tuteur un colonel, aide de camp du roi Louis-Philippe. Saint-Cyrien, il a servi alternativement dans les zouaves et dans la légion étrangère avant de conquérir ses galons de général durant la guerre de Crimée. Il comptait, dit-on, plus de blessures que d’années !

Le 15 juillet 1850, alors qu’il est en garnison en Algérie, il épouse Joséphine Thérèse Adam, fille du fondateur d’Adamville, dont il n’aura pas d’enfant, mais il a été tuteur de sept futurs généraux ou colonels. Il s’installe à Champignol non loin de la gare, dans l’ancien bois de Champignol donné par son beau-père, vaste propriété en bord de Marne entre les actuels boulevard de Champigny et rue Grévin. Son épouse y vivra beaucoup plus que lui. Il figure parmi les pétitionnaires pour la création d’une commune séparée de Saint-Maur en 1858, qui aurait été appelée La Varenne ou Adamville.

Aide de camp de l’empereur en 1869 — tandis que sa sœur est dame lectrice de l’impératrice —, il commande la garde impériale lors de la guerre de 1870. Enfermé dans Metz avec Bazaine, il s’en échappe et prend le commandement de l’armée du Nord puis de celle de l’Est, une armée de secours mal équipée qui ne parvient pas à lever le siège de Belfort malgré quelques succès, tandis que Jules Favre signe la capitulation. Pour éviter l’humiliation de la reddition, il se tire une balle dans la tête mais se rate. Fonceur héroïque et populaire, mais d’esprit un peu rustre, il a été élevé au grade de Grand-Croix de la Légion d’Honneur en avril 1871 et finit gouverneur militaire de Lyon.

Occupée en novembre 1870, sur l’ordre du général d’Exéa, par un bataillon qui y construit des épaulements face aux débris du pont de Champigny, sa propriété de Champignol est incendiée par les Prussiens en février 1871. La rue de la Maison Brûlée en garde le souvenir. Le général Bourbaki a fini sa vie loin de Saint-Maur, d’abord à Paris, puis à Cannes, Nice, Pau, Biarritz et Bayonne où il est inhumé.

Pierre GILLON

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▪ Bibliographie et sources