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▪ Biographie

Compagnon d’enfance d’Hugues Capet, Bouchard (Burcardus) a été comte de Vendôme, de Corbeil, de Melun et de Paris. Bras armé du roi, il l’accompagne dans ses expéditions en Picardie, en Italie, en Bourgogne et rentre victorieux de la bataille d’Orsay contre le comte de Blois en 991. Le roi l’a nommé avoué (ou protecteur) de l’abbaye des Fossés et on lui a attribué l’introduction des moines de Cluny à l’abbaye, où il se retire pour mourir comme un simple moine vers l’an mil après avoir fait don de tous ses objets précieux. Les moines l’enterrent, tel un fondateur, dans la salle capitulaire, face à l’image du Christ, une croix dorée ornée de l’alpha et de l’oméga sur la poitrine. Un banquet anniversaire célébrait sa mémoire chaque 26 février. En 1058, le chancelier de l’abbaye, Eudes de Saint-Maur, a écrit sa vie, où il prétend le faire passer pour le modèle du parfait seigneur protecteur des moines. Au XIIe siècle, Bouchard le Vénérable entre dans la légende à l’abbaye des Fossés : au retour d’un pèlerinage à Jérusalem, il aurait volé au secours du roi Robert le Pieux en Auvergne à la tête de 30 000 hommes... Dans le chœur de l’église abbatiale de Saint-Maur-des-Fossés, deux beaux cénotaphes gothiques rappelaient la mémoire du comte Bouchard et de son épouse Élisabeth de Corbeil.

Pierre GILLON

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▪ Bibliographie

  • Ch. Bourel de la Roncière, éd. Vie de Bouchard le Vénérable, comte de Vendôme, de Corbeil, de Melun et de Paris par Eudes de Saint-Maur, Paris, 1892 ;
  • M. Lauwers, « La ‘Vie du seigneur Bouchard, comte vénérable’ : conflits d’avouerie, traditions carolingiennes et modèles de sainteté à l’abbaye des Fossés au XIe siècle », dans Guerriers et moines, CNRS, Antibes, 2002, p. 371-418.